MONSIEUR ANTONIN DELIGNIERES


C’est avec beaucoup d’humilité, de respect, d’honneur que nous vous présentons le parcours de notre ami Antoine Delignières.

Antonin, Fernand, Nicolas,

Tu es né le 14 avril 1923 à Esches dans l’Oise ou tes parents étaient employés à la SNCF.
4ème d’une famille de 10 enfants, tu es le premier garçon.
De tes origines Picardo Bretonne, tu garderas cette volonté de toujours poursuivre les objectifs que tu te fixes et tu te donnes à fond dans tout ce que tu entreprends.
Tu arrives dans la région de Douai, à Dechy exactement, juste avant la guerre.
Tu rentres alors à la mine de Dechy comme machiniste , mineur de fond.
Cette profession aura beaucoup d’importance pour la suite.
En compagnie de tes trois frères et d’une de tes sœurs, tu rentres en résistances contre l’occupant en effectuant des actes de sabotages, récupérations et transports d’armes et donnant des renseignements fort utiles à nos alliés.
En juin 1943,tu entre « officiellement » en résistance en t’engageant volontairement dans les forces Françaises de l’intérieur sous le pseudonyme « Robert » , ou tu seras reconnu au 21ème Bataillon, 65 ème détachement.                                                                                                                                    Désireux d’entrer au Franc Tireur et Partsan Français, région A , tu as servi dans le réseau Suzanne Blin en qualité de chef de groupe en compagnie de Gilbert, Henri, Alfred, Roger et Maurice sous les ordres du commandant Leblanc, au Maquis de Nouvion.
Par suite du replis du Maquis de Nouvion, tu as été arrêté par la Gestapo à ton domicile le 1er juillet 1944 à 6 h du matin, , ainsi qu’un de tes frères suite à la dénonciation d’un Français.
Commence alors pour toi une longue descente aux enfers, d’abord à la prison de Cuincy jusqu’au 8 juillet ou la torture et les interrogatoires musclés se succèdent.
Puis tu es transféré à la prison de Loos ou ces mêmes sévices continuent.
Puis arrive le 1er septembre 1944 ou la prison de Loos est évacuée( il est vrai que les Alliés sont aux portes de Lille), ton frère ne montera pas dans le même camion que toi, lui sera libéré, toi ,tu partiras de la gare deTourcoing pour un long voyage vers l’Allemagne , par le célèbre train de Loos, le tien sera le dernier à partir. L’enfer commence.
Tu seras détenu dans le camp d’ORANIENBURG-SACHSENHAUSEN , au nord de Berlin.
Cette période de ta vie vaut cette citation au combien méritée : « A ETE DEPORTE EN Allemagne POUR SON ACTION DANS LA RESISTANCE CONTRE L’ENNEMI AU COURS DE LA PERIODE D’OCCUPATION. EN EST REVENU GRAND INVALIDE A LA SUITE DES PRIVATIONS ET SERVICES SUBIS. A BIEN SERVI LA CAUSE DE LA LIBERATION »
A la fin avril 1945 ,l’avancée des alliés provoque l’évacuation du camp par la tristement célèbre « route de la Mort »,Il ne fallait pas ralentir le pas, les derniers de la colonne possédant une pelle enterraient les prisonniers tombés d’épuisement, puis étaient exécutés par les gardes Allemands.
Dans la nuit du 1er et 2 mai dans le bois de Zeppel, les SS qui t’accompagnent toi et tes compagnons d’infortunes se sauvent poursuivis qu’ils étaient par les soldats de l’armée rouge et l’armée Américaine..
Tu seras alors amené à la caserne Adolphe Hitler, non loin de SCHWERIN, dans la région de PARCHIM.
Tu rentreras en France en compagnie de tes amis qui t’on tant soutenus et pour qui nous avons une tendre pensée aujourd’hui ou tu es mis à l’honneur , je veux parler de Gilbert, Henri, Alfred, Roger et surtout Maurice, « MIMOSA »……, le 21 mai 1945 à la gare d’Arras.
Aujourd’hui, tu es le seul survivant de ce petit groupe de résistant, tous partis dans ce même train et rentrés ensemble……..
Ensuite, il te faudra travailler, tu rentreras à la SNCF, ou tu mettras à profit ton extraordinaire résistance physique cette fois, comme cantonnier ,puis au « train parc » pour intervenir sur des dégâts causés sur les voies, et sur leur entretien.
En 1959,tu épouseras Jeanne et tu habiteras à Miraumont dans la Somme.
Tu y seras président de Anciens Combattants.
Après de gros problèmes de santé, les méfait de ta déportation te ratrappent et sous les conseils des médecins tu devra résider dans la région de Berck le plus possible.(l’air y est si bon)